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15 octobre 2021

L’ENTREPRENEURIAT ENGAGE, UN ESPOIR DEVENU RÉALITÉ

Publié par Cécile LABORIE (TBS PROGRAMME GRANDE ECOLE, 2024) | N° 103 - Oui, il y a bien un monde après la Covid !

Nous sommes en juillet 2019, le Covid n’existe pas encore et Camille est en plein tour du monde. « Pendant un road trip, tu pars avec un sac à dos et donc le moins possible d’affaires dont des tongs parce que tout est limité. Partout dans le monde, la tong c’est la chaussure de base, tout le monde en porte. » Pourtant toutes sont fabriquées à partir de plastique et il n’existe aucune alternative. De retour en France, elle s’allie avec Manon et lance Solé en 2021. La start-up propose une tong française éco-responsable conçue à partir de matériaux recyclés. Elle est distribuée en Europe  et produite localement au Portugal, alors que la tong en plastique est habituellement fabriquée en Asie ou au Brésil.



 RSE 

Camille Cardeilhac (Bachelor TBS Promo 2014) est cofondatrice de Solé aux côtés de Manon Bissuel qu’elle a rencontré en master à Montpellier BS.

L’entrepreneuriat responsable, une protection contre les crises ?

Solé n’a pas vraiment été affecté par la crise sanitaire. En revanche, l’activité industrielle, elle, en a fortement souffert en raison d'une hausse des prix des matières premières, notamment l’acier et le pétrole, et par conséquent le plastique. Heureusement pour Solé, le liège et l’EVA ont peu augmenté et la différence a été prise en charge par leur fournisseur. De même, avec le Covid, le commerce mondial a été secoué par des problèmes logistiques comme lorsque le canal de Suez a été bloqué six jours de suite fin mars 2021. Solé ayant une production locale au Portugal et le transport se faisant par camion, le circuit n’a pas été altéré.

 

Une dynamique initiée par des start-ups responsables

Selon Camille, une prise de conscience de la nécessité d’une consommation plus responsable ne correspond qu’à une minorité du grand public et ne touche qu’une certaine catégorie socio-professionnelle.

Cependant, l’émergence de petites start-ups engagées telles que Bomolet ou Solé a modifié considérablement la demande vers une mode plus éthique et respectueuse de l’environnement,  créant une dynamique que les grosses enseignes n’ont désormais plus d’autre choix que de suivre.

 

Jusque-là, les fabricants de vêtements n’avaient aucun intérêt à aller dans ce sens. En effet, cela suppose d’investir énormément en R&D pour trouver de nouvelles matières premières et de nouveaux processus qui n’existent pas encore. Mais depuis 2018, les marques comme Chloé ou Burberry ont choisi de s’adapter pour faire face à la concurrence du mouvement responsable.

A l’avenir, Solé a pour objectif de développer une marque beach-wear en utilisant au maximum des matières recyclées, recyclables et durables fabriquées en priorité en France et sinon en Europe.

Le prix, un frein pour vers la mode responsable ?

Aujourd’hui, de nombreuses alternatives existent pour consommer plus responsable.  On observe, notamment, le développement de plateformes telles que Vinted ainsi qu’un intérêt croissant pour les friperies. D’autre part, émerge un tout nouveau concept, celui de la location de vêtements, permettant de renouveler sa garde-robe facilement. Ces options sont non seulement respectueuses de l’environnement mais font également « du bien au porte-monnaie ». Cependant, si l’on ne souhaite pas acheter de la seconde main, on peut se tourner vers les marques éco-responsables comme Solé. Il est vrai qu’à premier abord, le prix peut paraître rebutant. Mais comme le souligne Camille, si l’on prend en compte la qualité du produit et son empreinte écologique faible alors on comprend vite que l’on fait une bonne affaire en même temps que de faire une bonne action. Le prix d’une paire de tongs  Solé, en matière recyclée et fabriquée artisanalement et localement s’élève à 42 € tandis que des tongs Quiksilver montent facilement à 45 € et une paire Havaianas à 30€ alors qu’elles ne sont produites que pour quelques euros voire centimes et se cassent facilement. Le pari de Solé a été de baisser la marge à 37% du prix d’achat afin de rendre la tong plus accessible.

A l’avenir, Solé a pour objectif de développer une marque beach-wear avec des claquettes pour rester dans l’esprit des tongs ainsi que des accessoires de plage un chapeau, une casquette, une serviette… en utilisant au maximum des matières recyclées, recyclables et durables fabriquées en priorité en France et sinon en Europe.



Auteur

Cécile LABORIE (TBS PROGRAMME GRANDE ECOLE, 2024)

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