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Cécile DUFFAU fondatrice de l'association Un Rien C'est Tout

24 mai 2023 Portraits / Podcasts

Retrouvez ci-dessous le parcours de notre Alumni Cécile DUFFAU

1. Pouvez-vous présenter en quelques mots ? 

 

Je m’appelle Cécile, j’ai 47 ans et j’ai créé l’association Un Rien C’est Tout en 2016.

 

En quelques mots, je suis plutôt déterminée, souvent en colère contre l’injustice et l’inégalité des mondes, toujours engagée et rarement découragée. Parce que je suis convaincue que si je peux aider, ne serait-ce qu’un seul de mes concitoyens, à vivre un peu mieux, alors mon passage sur terre aura valu le coup... parce qu’Un rien, C’est tout !

2. En 2000, vous avez été diplômée TBS Education, quel a été la suite de votre parcours ? 

 

À la sortie de l’école, je cherchais à revenir sur Bordeaux pour profiter de mes grands-parents vieillissants, ma famille ainsi que mes parents, avec pour objectif de partir vivre à l’étranger. J’ai donc commencé à travailler dans une banque, car des banques, il y en a dans le monde entier. J’avais l’angoisse absolue de grandir, vivre, et mourir dans la même ville, c’est comme faire 10 000 pas dans 1 mètre carré, un mouchoir de poche au regard de l’immensité du monde. Mais j’ai rencontré le père de mes enfants, et je suis restée. J’ai donc travaillé pendant des années dans des banques, puis dans la gestion de patrimoine, jusqu’à ce que je rencontre Le client qui a fait sauter tous mes verrous. Son jeu de mot intolérable (« Je suis SDF : Sans Difficultés Financières ») a été un véritable déclic, j’ai démissionné.

 

J’étais séparée, maman de 2 enfants, et je savais que ma liberté avait un coût, mais qu’elle n’avait pas de prix. Je ferais des petits boulots pour nourrir mes enfants s’il le faut, mais j’arrêtais définitivement de subir cette dichotomie entre ma vie professionnelle et mes convictions personnelles. Je savais au fond de moi que je devais mettre mes compétences au profit des moins chanceux.

3. En 2016, Un Rien C’est Tout voit le jour, comment avez-vous eu l’idée ? 

 

Je savais que je voulais être utile, être un exemple à peu près convenable pour mes enfants. Je savais aussi que j’avais tous les ingrédients, mais je n’avais pas encore la recette. Mes ingrédients : aller chercher de l’argent puisque c’était mon métier, avoir un réseau intéressant, pas d’investissement de départ, et puis surtout, cette fureur viscérale contre moi-même lorsque je regardais la détresse et la misère des gens, dans un pays développé comme la France. Je crois que c’est cette colère face à ma propre inaction qui est devenue insoutenable et qui m’a permis de sauter le pas.

 

Et puis un jour, sur le marché du matin d’un village huppé, je regardais les clients qui ne cessaient d’acheter une tomate à 5€, 3 melons à 20€, et j’ai tout de suite pensé, « si chacun de ces gens, lorsqu’ils achètent quelque chose dans leur journée, rajoutaient de temps en temps 1€ de plus à leurs achats, eux pourraient toujours diner le soir, mais si moi, je récupérais tous ces 1€, je pourrais certainement aider des vies qui elles, sont à 1€ près ». Et ainsi naquit le concept de mon association Un Rien C’est Tout.

4. Comment s'est passé la création de cette association ? En quoi consiste cette association ?

 

Entre l’idée et sa mise en place, j’ai benchmarké pendant une petite année. Très peu d’acteurs sur ce marché, aucune association à but non lucratif. Je ne voulais pas non plus obliger les gens à donner par misérabilisme, je voulais qu’on donne parce qu’on veut faire un geste pour les autres, mais il fallait que ce soit accessible à tous, surtout aux jeunes qui n’ont pas forcément les moyens, qui sont sensibles aux sujets de solidarité, qui achètent beaucoup en ligne, bref, je voulais un système simple, facile, quasiment ludique. 1 clic, 1 euro, 1 projet.

 

Alors j’ai tout de suite pensé à contacter la Fnac, car c’est dans ces rayons que j’aime trainer, me faire plaisir, acheter des bouquins. J’ai donc contacté Alexandre Bompard qui m’a reçu un soir dans son bureau au siège de la Fnac à l’époque, je n’avais strictement rien de concret, juste mon idée, et beaucoup de stress. Il a adhéré immédiatement, et m’a dit « on y va » ! Je n’en revenais pas, j’ai répondu, mais comment on y va ? je n’ai jamais fait ça, j’ai toujours été salariée, c’est comme si vous me demandiez de construire une maison, je sais exactement comment je la veux, mais je n’ai jamais touché une truelle de maçon. 3 mois après, nous étions en ligne sur leur site. Je lui dois tout.

 

Quant au fonctionnement de l’association, c’est très simple, nous proposons sur les sites e-commerce qui sont nos partenaires ( SncfConnect, Fnac, Cdiscount, La redoute, Carrefour, Lulli sur la Toile, Billetréduc, Carrefour, Rent a Car…) et certains en magasin (Conforama, Leclerc, Darty…) de rajouter 1€ à leurs achats pour l’une des 4 grandes causes que nous soutenons : le droit à la dignité (pour les mal-logés, mal nourris, victimes de violences…), la santé, l’enfance et l’environnement. J’avais aussi envie de laisser le choix aux clients qui donnent, de choisir le projet qui leur tient le plus à cœur. Ensuite, nous récupérons ces 1€ et finançons pour d’autres associations des projets très concrets, incarnés, budgétisés (achat de colis repas, entretien de plages et de forêts, rénovation de chambres de services pédiatriques de certains hôpitaux, financement d’opérations cardiaques, de cours de soutien scolaire… je m’arrête là, car depuis 2017, nous avons réalisé plus de 200 projets solidaires.

5. Cherchez-vous de bénévoles ? Comment peut-on s’investir dans un Rien C’est Tout ? 

 

Non, nous ne travaillons avec des bénévoles qu’à titre très exceptionnel. En revanche, si vous voulez vous investir dans Un Rien C’est Tout, je peux vous proposer de mettre en place un virement mensuel sur notre site de 1€, c’est 12€ par an et ça nous aide beaucoup. Mais nous ouvrons également un nouvel axe de développement dédié aux PME-PMI qui n’ont pas de service RSE, pas de fondation, mais qui souhaitent laisser un impact, qui ont bien compris qu’il ne pouvait plus y avoir de profit sans justice sociale, mais qui ne savent pas à qui s’adresser, ni comment, qui manquent de temps pour ces sujets. Pour cela, nous les accompagnons dans toute la mise en place de leur stratégie philanthropique, du workshop qui fait office de team building avec leurs collaborateurs, de la recherche d’un projet sur mesure pour eux et leur équipe à la restitution d’impact, avec engagement salarial ou pas.

6. En 7 ans l’association a su se déployer dans toute la France, et compte parmi ses égéries Marie Drucker, Vincent Lindon et Antoine Griezmann des figures inspirantes, comment avez-vous réussi à collaborer avec eux ? 

 

Je connaissais déjà personnellement Vincent Lindon qui est très engagé à nos côtés car le concept l’a tout de suite séduit, et qui m’aide beaucoup pour contacter certains grands patrons, Marie qui est une amie proche et qui porte notre voix sur ses réseaux entre autre, et enfin Antoine qui se sentait trop jeune pour être parrain d’une cause précise, il a trouvé chez nous une association différente des autres puisqu’engagée pour plusieurs causes.

7. Comment votre parcours TBS Education, vous a aidé dans votre carrière professionnelle ? 

 

Alors c’est drôle, car je suis de la Promo 2000, et j’avais choisi en spécialité de 3ᵉ année « le Management culturel et humanitaire ». Autant, vous dire que nous étions tout au plus trois étudiants d'école de commerce dans cette spécialité, mais cela prouve que ce sont des valeurs qui me portent depuis toujours.

 

TBS Education m’a permis d’acquérir plusieurs choses essentielles : d’abord un esprit de synthèse nécessaire au chef d’entreprise, car oui, gérer une association revient à gérer une entreprise, le côté lucratif en moins, mais nous devons de la même façon fixer des objectifs de développement et analyser les moyens les plus efficaces pour y parvenir. Travailler en équipe et comprendre l’état d’esprit des chefs d’entreprise qui sont mes interlocuteurs, et enfin, un réseau d’anciens sur lequel je m’appuie souvent pour développer mes contacts. 

8.  Auriez-vous un dernier mot à adresser à nos lecteurs ? 

 

Évidemment, si vous le pouvez, n’hésitez plus à faire un petit geste pour les autres, car comme vous le savez sûrement, on est plus riche de ce que l’on donne que de ce que l’on reçoit.

Vous devez être connecté et cotisant.e* pour contacter Cécile DUFFAU (TBS Education 2000) 

* Les diplômés de TBS Alumni des promos 2017 et antérieures sont appelées à cotiser à vie pour bénéficier de l'ensemble de nos services. En savoir plus
Les autres membres sont invités à démontrer leur esprit de solidarité en devenant Membre Donateur de la Fondation TBS. En savoir plus 




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