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Réponse à la tribune de Libération : « Nous aussi : lettre contre le sexisme, l'homophobie et le racisme dans les grandes écoles de commerce »

29 janvier 2020 Ecole

Chère communauté TBS,

Vous avez peut-être eu connaissance d’une tribune parue dans le journal Libération en date du 16 janvier dernier intitulée : « Nous aussi : lettre contre le sexisme, l’homophobie et le racisme dans les grandes écoles de commerce ». Cette tribune a été signée par plus de 500 personnes (diplômé.e.s et étudiant.e.s de Grandes Ecoles de Management) dont 4 alumni de TBS.

Comme vous, nous avons été sincèrement ému.e.s par la détresse et l’isolement qu’ont pu éprouver des étudiant.e.s (souvent aujourd’hui alumni) face à des comportements et/ou propos inqualifiables et d’une extrême gravité.

Comme vous, nous sommes indigné.e.s par les violences, les humiliations et discriminations en tout genre subies par certains signataires de la tribune.

Enfin, comme vous, nous condamnons absolument, comme nous l’avons toujours fait par le passé, ces comportements et/ou propos inacceptables et en totale contradiction avec les valeurs que nous souhaitons porter au sein de notre école.

Mais, contrairement à ce que laissent entendre cette tribune et quelques articles de presse récents relatifs à ce sujet, la plupart des Grandes Ecoles de Management, et notamment TBS, ne sont ni aveugles ni restées inactives sur ces questions : diverses actions ont en effet été entreprises depuis quelques années, même s’il est vrai qu’elles ne sont pas toujours aussi visibles et efficaces que nous l’aurions souhaité. Disons-le en toute humilité : nous avons encore beaucoup de choses à apprendre, à expérimenter et à améliorer pour tenter de faire cesser ces pratiques.

Pour sa part, notre école a conduit au cours de la dernière décennie un certain nombre d’actions visant à sensibiliser les étudiant.e.s aux comportements et propos susceptibles de porter atteinte à la dignité des personnes ou conduisant à exercer sur elles une pression physique ou morale.

A ce titre, nous souhaitons rappeler ce qui a été mis en place, en particulier au sein du PGE puisque c’est de ce programme dont il est question aussi bien dans cette tribune que dans les autres supports de presse :

  • Organisation, à chaque rentrée depuis 2015, d’une demi- journée dédiée à la prévention des comportements à risques : intervention de policiers référents en charge de la prévention et de la lutte contre les addictions, jeux de rôles et mises en situation par une compagnie de théâtre spécialisée sur les questions de sexisme et harcèlement.
  • Signature d’une charte de comportement par tous les participants au Week-end d’intégration (WEI) qui a justement permis à l’école de sanctionner à plusieurs reprises des faits inacceptables survenus dans ce contexte particulier.
  • Participation systématique des présidents de BDE au séminaire de prévention des conduites à risques organisé par la Conférence des Grandes Ecoles "C’pas une option"
  • Travail, chaque année, avec les responsables associatifs sur les bonnes pratiques en matière d’organisation de soirée et de consommation d’alcool,
  • Création depuis 3 ans du programme « Equal ID » pour promouvoir l’égalité professionnelle, lutter contre le sexisme et les stéréotypes de genre.

Ce programme s’est déployé, pour l’instant, sur les axes suivants :

  • Ateliers de réflexion et de créativité (Séminaire SEMIS en 1ère année du PGE) sur deux sujets clés : en 2019, « osez l’égalité des sexes dans votre vie étudiante », en 2020 « Homophobe ? moi jamais !». Pour information et rappel, ce séminaire récompense les meilleures initiatives ensuite mises en œuvre par l’école. Ainsi, en 2021, une demi-journée dédiée à la question du sexisme, du harcèlement et de la discrimination sera organisée sur le modèle des ANEDD. Une association étudiante relative à ces différentes questions devrait également voir le jour prochainement. Nous attendons les conclusions du SEMIS 2020 pour avancer concrètement sur le sujet.
  • Mentoring des étudiantes pour leur donner confiance et les préparer, notamment, à faire face à d’éventuels comportements discriminants et propos sexistes. A ce jour, plus de 350 étudiantes ont été accompagnées par 300 femmes mentores. Depuis cette année, un atelier à destination des étudiants est expérimenté et il devrait être plus largement ouvert l’an prochain : il s’agit à la fois de favoriser une prise de conscience de certain.e.s sur les conséquences de leurs actes et comportements, mais aussi de préparer les étudiants masculins à éventuellement faire face à des comportements discriminants.

Conférences et animations diverses sur ces sujets. Cette année, une pièce de théâtre sera proposée aux étudiants dans le cadre du Programme Equal ID.

  • Nomination depuis la rentrée 2019 d’un référent RSE Egalité H/F dans chaque association étudiante afin d’exercer une vigilance particulière sur ce sujet et alerter la Direction si nécessaire.
  • Nomination en février 2020 d’une responsable de la diversité et de l’engagement étudiant. Cette dernière sera notamment en charge de la mise en œuvre d’une cellule d’écoute et d’action qui accompagnera les étudiant.e.s (victimes ou témoin) tout au long de leur scolarité.

Comme en attestent ces initiatives, nous ne sommes pas restés passifs face à des comportements et pratiques inacceptables, même si on pourrait légitimement nous reprocher de n’avoir pas toujours su trouver les bons leviers ni utiliser les bons outils pour favoriser l’émergence de la parole et briser l’omerta, si justement dénoncée dans cette tribune. Cette omerta constitue du reste un frein puissant à la remontée d’actes ou de situations traumatisantes dont nous n’avons sans doute pas eu connaissance par le passé…
Nous espérons que cette cellule permettra de briser enfin le silence et que les étudiant.e.s en cours de scolarité dans notre école seront pro- actifs dans le signalement , en tant que victime ou témoin, de comportements ou propos sexistes, homophobes, racistes ou discriminatoires.

Enfin, nous pensons que les faits qui sont relatés dans cette tribune dépassent malheureusement le cadre des Grandes Ecoles de Management. Bien entendu, un tel constat n’exonère en rien notre école des responsabilités et devoirs qui sont les siens. Mais à l’orée de cette nouvelle décennie qui marque fort heureusement un réel tournant sur ces questions sociétales, il nous semble important et urgent de documenter de façon plus exhaustive et plus approfondie (en interrogeant toutes les parties prenantes et pas uniquement les étudiant.e.s) l’ensemble de ces faits et pratiques dans l’enseignement supérieur en général (écoles d’ingénieurs, écoles de médecine et vétérinaire, études paramédicales, ENS, IEP, écoles de journalisme, Universités etc.). C’est indispensable pour lutter efficacement et collectivement contre ces comportements et faire avancer cette juste cause.

Pour notre part, nous sommes plus que jamais déterminés à entendre, écouter, et surtout agir pour qu’ensemble, étudiant.e.s, diplômé.e.s, professeurs, direction et personnel nous fassions évoluer durablement les pratiques et les mentalités afin qu’une telle tribune ne puisse plus jamais être signée par l’un de nos alumni.

 

La Direction TBS et l’équipe EQUAL.ID




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1 Commentaire

Thuong Quynh DAO (PGE, 1969)
Il y a 4 ans
Excellente approche pour éradiquer la tradition de bizuthage !

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